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Vous pensez à l’externalisation offshore ? Aperçu des éléments à considérer

  • Photo du rédacteur: Nicolas
    Nicolas
  • 3 oct. 2024
  • 6 min de lecture

Multiplication des technologies, complexification des infrastructures, criticité des systèmes et informations… répondre aux différents enjeux de l’opérabilité de l’informatique ou des besoins d’expansion d’une organisation devient extrêmement difficile et coûteux.

La maitrise des coûts opérationnels en informatique passe souvent par l’externalisation.


IT Operations
Opérations IT

Externalisation, oui mais quoi ?


Au moment de se décider pour de l’externalisation, il faut en premier lieu choisir quelle partie de son informatique on souhaite externaliser : développement de sites/logiciels, opérabilité applicative (ERP, CMS, CRM, etc.), opérabilité de l’infrastructure, support IT, etc.

Dans tous les cas, il est important de garder une certaine maitrise et indépendance pour tout ce qui peut être considéré comme critique pour la société, son cœur de métier pour des raisons de stratégie (éviter de confier l’intégralité du développement de son logiciel phare à une entreprise tierce par exemple).


Externalisation onshore ou offshore


L’externalisation onshore est très fréquemment utilisé et consiste à confier à une entreprise de services local (ESN) des missions précises. Les ESN couvrent l’ensemble des besoins et permettent à une organisation de moduler efficacement ce qu’elle souhaite externaliser et ce qu’elle souhaite conserver en interne. Il n’est pas rare qu’une organisation fasse d’ailleurs appel à plusieurs ESN répondant chacune à des besoins précis et permettant également de ne pas créer de dépendance forte avec un partenaire unique.

L’externalisation offshore consiste à faire appel à une entreprise (ou filiale) basée dans un pays tiers. Le choix de l’offshore se fait généralement plus dans une optique de réduction des coûts que pour apporter des compétences spécifiques. TMA (Tierce Maintenance Applicative) et NOC (Network Operations Center) sont les plus fréquemment concernés par l’externalisation offshore mais il n’est pas rare de trouver également des externalisations dans une démarche d’expansion.


Offshore … mais dans quel pays ?


choosing country for externalisation
Choisir le pays pour son externalisation

Le choix du pays est très délicat et doit se faire en considération d’un certain nombre de paramètres plus ou moins difficile à évaluer.

 

En premier lieu, il est primordial de considérer le contexte économique et politique du pays. Existe-t-il des accords économiques entre les pays en mesure de faciliter cette collaboration ? Quels sont les risques de conflits politique ? de changements de régimes ? La monnaie locale est-elle stable par rapport à la monnaie utilisée dans mon organisation ?

 

A titre d’exemple, le cas observé récemment d'une société de développement informatique avec de l’expérience en externalisation offshore. La société, basée aux Émirats Arabes Unis, dispose de 3 centres de développements : 1 en Asie occidentale, 1 en Europe de l’Ouest, et 1 en Asie du Sud-Est. En recherche d’un marché avec des compétences pointues en intelligence artificielle, la société décide d’ouvrir un nouveau centre en Ukraine et de renforcer dans le même temps son centre d’Asie occidentale (les 2 pays faisant partie de l’ex-union soviétique, le Russe est largement utilisé dans chacun des pays, favorisant la communication).

Quelques mois plus tard, le conflit entre la Russie et l’Ukraine débute. Malgré ses efforts pour maintenir son centre en Ukraine, la société devra le fermer peu de temps après. Le conflit aura également d’importantes retombées économiques dans la région avec notamment une variation importante des taux de changes, entraînant une augmentation de plus de 30% du coût du centre situé en Asie occidentale.

S’il est difficile de prévoir une guerre, certaines régions du globe sont plus sujettes à l’escalade des conflits armés. Il est dès lors peu recommandable de miser doublement sur des pays qui pourraient être affectés par le même bouleversement. Dans le cas précis de cette société, le choix d’un pays comme l’Estonie eut été sans doute plus judicieux.

 

Ensuite, il faut bien évidemment analyser la marché local et le bassin d’emploi. Quel est le coût de la main d’œuvre (revenue minimum, revenue moyen pour le type de professionnel recherché) ?

Est-ce qu’il est difficile de trouver des ressources qualifiées ? Des recherches sur des sites d’emplois locaux ou sur des réseaux comme LinkedIn peuvent apporter des éléments de réponse. L’analyse des programmes d’enseignement dans les universités locales est également une bonne source d’information.

Autre point important à prendre en considération : la langue. Quelle est la langue de communication qui sera utilisé entre le site local et le site distant ? En général, on constate 2 cas de figures : les 2 pays ont la même langue officielle ; les 2 pays communiquent en Anglais. Dans ce deuxième cas, il faudra s’assurer de la compétence réelle du personnel des 2 sites à s’exprimer correctement dans la langue de Shakespeare (il n’est pas rare que des décideurs surestiment le niveau réel d’Anglais de ses équipes, reportant ensuite la faute sur les équipes offshore au prétexte que l’accent est perturbant).

Enfin, une donnée souvent difficilement mesurable concerne la culture professionnelle. Le rapport au travail et/ou à l’employeur diffère fortement d’un pays à l’autre. Rigueur, absentéisme, loyauté, intégrité… sont autant de facteurs qui peuvent avoir un impact fort sur le succès de son externalisation. Un absentéisme ou un turnover important impacteront négativement la rentabilité du site offshore.

 

Toujours en relation avec le marché du travail local, le cadre légal a une importance particulière dans sa démarche d’externalisation offshore. Tour d’abord, si l’on est amené à créer une filiale de sa société, il faudra suivre toutes les démarches locales et prendre en compte les coûts afférents et les obligations légales.

·      Taux d’imposition pour les sociétés ;

·      Niveau de taxe sur les plus-values ;

·      Taux de cotisations sociales ;

·      Simplicité des démarches administratives ;

 

Le système bancaire du pays doit également être pris en compte.

·      Frais bancaires ;

·      Contrôle des changes ;

·      Gestion de ses opérations bancaires à distance (Internet) ;

·      Appartenance au réseau IBAN ;

·      Autorisation pour un étranger de détenir un compte ;

 

Le code du travail doit également être étudié avec précaution. Quelle est la durée légale du travail ? Combien de jours de congés payés par an (en incluant les jours fériés) ? Quel est l’indemnité de licenciement légale ?

Le jours fériés et périodes de vacances scolaires ne coïncidant généralement pas avec ceux de son pays, il ne faut pas créer de blocage opérationnel dans sa société pour les jours où le site offshore est chômé.

 

Pour finir cette revue des défis de l’externalisation, même si cela peut sembler être une évidence, la localisation du pays choisi peut avoir quelques implications opérationnelles non négligeables. La collaboration avec son centre offshore va se faire essentiellement de 2 façons : au travers de réunion en ligne et au cours de missions ponctuelles où des collaborateurs devront se déplacer.

Dans le premier cas, le fuseau horaire du pays offshore peut grandement impacter l’amplitude de plages horaires disponibles pour les réunions en ligne. Quand le décalage horaire est limité à 1 ou 2 heures, l’impact est négligeable. En revanche, lorsque l’on a des décalages de 5, 6, 7 heures ou plus, il n’y aura que quelques heures par jour ou les équipes pourront communiquer entre elles.  

Dans le deuxième cas, il sera important de définir à l’avance la fréquence des voyages, le nombre d’employés concernés, et ainsi calculer le coût que cela représente pour chaque voyage (frais de transport, frais d’hébergement, frais de repas, cout pour l’indisponibilité de ses employés pendant les voyages, etc.).



Conclusion


L’externalisation offshore est loin d’être trivial mais peut néanmoins représenter un gain substantiel. Il faut également faire attention à la perception de cette externalisation offshore par son équipe locale. Il peut y avoir une certaine crainte de voir une partie de son activité confier à une main d’œuvre à bas cout. Il est dès lors primordial de rappeler les bénéfices potentiels de la démarche comme la possibilité pour les équipes locales de se concentrer sur des projets d’avenir, ou accélérer des développements pour lancer de nouveaux produits rapidement sur le marché.  

 

En tout état de cause, il est important de définir en amont un plan de contingence pour pouvoir « rapatrier » les services externalisés à tout moment en cas de problème.


Quelques exemples de pays souvent utilisés pour de l’offshore IT :

  • Espagne

  • Portugal

  • Estonie

  • Roumanie

  • Pologne

  • Inde

  • Chine

  • Philippines

  • Maroc

  • Ile Maurice

  • Kenya

  • Afrique du Sud

  • Brésil

  • Argentine


Références


Liste de sites pouvant fournir des informations importantes à considérer pour l’externalisation offshore :

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